Personne n’a la science infuse, mais tout le monde peut apprendre

Je me souviens précisément du jour où je me suis dit qu’un guide pour les communicants de l’industrie de la santé serait utile. Nous sommes en 2012, je suis diplômée depuis peu et débute ma carrière dans le secteur. Je n’ai pas de bagage scientifique et ne suis pas du tout familière avec le monde du médicament. Je ne connais ni les codes, ni les enjeux, ni les modes de fonctionnement.

Je commence à travailler sur des missions de communication qui traitent de sujets dont je n’ai jamais entendu parler tels que la médecine régénérative, le diagnostic in vitro, les thérapies cellulaires ou la radiothérapie. Rapidement, je me sens perdue et dépassée par un flux et une diversité d’informations techniques dont je peine à décrypter le sens et les implications.

L’incompréhension est totale. Je me sens à des années lumières de mes interlocuteurs (chercheurs, entrepreneurs, spécialistes). Pendant quelques instants, j’ai même l’impression d’être profondément inculte pour réaliser, très vite, que nous ne parlons pas du tout la même langue. Ce constat m’inquiète énormément.

Si je ne comprends pas mon sujet, comment vais-je pouvoir le communiquer ?

Heureusement, j’ai persévéré ! Je mets à profit mon inextinguible soif de connaissance pour trouver les informations et les personnes qui m’aideraient à m’approprier les concepts-clés pour accomplir ma mission et devenir une professionnelle crédible dans un secteur complexe. Je trace mon chemin au gré des lectures et des rencontres, j’ai développé une véritable passion pour la recherche et l’innovation ainsi qu’une profonde admiration pour tous ceux et toutes celles qui dédient leur temps et leur énergie à trouver des solutions pour améliorer la vie des patients.

5 conseils pour se familiariser avec la science

1. Dépasser la barrière mentale face à la complexité scientifique : ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas un sujet de prime abord qu’il nous est forcément inaccessible. >>> Je n’ai pas un Ph.D en biologie moléculaire, mais je ne suis pas plus bête qu’un autre.
2. Trouver des éléments de langage communs : ne pas avoir peur de reformuler avec nos propres mots ou d’établir des comparaisons simplifiées pour s’assurer qu’on a saisi le sujet. >>> Donc un checkpoint inhibitor, c’est un peu comme un interrupteur qui active ou désactive les propriétés offensives et défensives des cellules du système immunitaire?
3. Poser des questions, s’informer et assimiler, encore, encore et encore. >>> C’est un lymphocyte ça ? Non, c’est une tâche sur la lentille du microscope. Ah ok, est-ce que tu peux me montrer un lymphocyte et m’expliquer son rôle stp ?
4. Aller au-delà de la technicité pour comprendre l’impact potentiel de la technologie. >>> Si je comprends bien, la diversité des signaux émis et perçus par le récepteur de cette cellule permettrait de cibler et d’éradiquer toutes les formes de cancer ?
5. Trouver la part de magie qui vous émerveille dans la science. >>> Vous êtes en train de me dire que dans cette boîte noire des isotopes radioactifs s’associent comme des aimants à des antigènes pour former des espèces de comètes à tête chercheuse qui ciblent et détruisent les cellules cancéreuses ? C’est fou !

Besoin d’un guide complet ?

Avec mon livre Science Infuse, je souhaite à mon tour aider les personnes qui travaillent dans l’industrie de la santé (entrepreneurs scientifiques, chercheurs ou communicants non scientifiques), à faciliter la communication envers les publics néophytes afin de créer du lien et de la valeur autour de la science